Si elle semble s’astreindre à la biblique appréhension occidentale de la croisade, la présente tentative, qui fouille dans le Moyen-Âge latin des trois monothéismes, ambitionne, à juste titre, le réinvestissement de la matière historique, géographique et anthropologique des Moyen-Orientaux de l’époque. La création d’une Jérusalem eschatologique ne saurait se faire, notamment en historiographie, sans se pourvoir d’une perception diabolisant l’altérité. L’histoire qui se déroule sur un théâtre rudement mobile, celle des multiples dogmes chrétiens dont une christologie éclatée engendre la diversité, et celle des spiritualités musulmane et juive perçues comme adversæ, souffrent d’une fatale étroitesse d’esprit. Fondée sur les classiques, cette étude revisite les chroniqueurs de la première croisade, les voyageurs occidentaux qui renouent avec l’Orient après rupture, ainsi que les pèlerins juifs en pérégrination entre le 11e et le 16e siècles.

Notice biographique
Médiéviste en activité depuis 1999 à l’Université Saint-Esprit de Kaslik ; chercheur associé au projet le Bilād al Shām organisé par l’Institut Français du Proche-Orient, l’École Pratique des Hautes Études (Paris-Sorbonne) et le Centre National de la Recherche Scientifique (Paris) ; membre de la société Rencesvals (France) pour l’épopée romane, et Chef du Centre d’Études Latines créé à l’Université Saint-Esprit de Kaslik en 2009, le Professeur Mireille Issa est auteur d’ouvrages et d’articles, dont La Version latine et l’adaptation française de l’Historia rerum in partibus transmarinis gestarum de Guillaume de Tyr, paru en 2010 chez Brepols, et De Berytensi Jureconsultorum Academia, traduction latine parue en 2010 à Beyrouth.